Yves Nsimbi Lubenga, Christian Mabiza Kutoloka, Marc Balekelayi Tshilanda, Eric Piqueras, Noel Onembo Otshudi, Yannick Mundedi Samafundu, David Ipungu Gondele, Richard Kapela Mvuala, Etienne Kabanga Tshionyi, Gibency Mfulani Mpenda, Jonathan Bombato Moyambi, Anne Bangisha Katombe, Fabien Mbala Kintoki, Bernard Phanzu Kianu, Nathan Bimbi Buila, Jean Réné M’Buyamba-Kabangu
Correspondance
Yves Nsimbi Lubenga, MD
Courriel : yveslubenga@gmail.com
Service de Cardiologie, Cliniques universitaires de Kinshasa, République démocratique du Congo
BP Kinshasa XI
Contexte et objectifs. La stimulation cardiaque constitue un traitement répandu dans le monde et vital pour les troubles de conduction et d’excitabilité majeurs. Cependant, sa pratique en République Démocratique du Congo (RDC) est récente. L’objectif de ce travail était de présenter le devenir des premiers cas de stimulation cardiaque réalisés par une équipe locale en RDC. Méthodes. C’était une série des cas multicentriques ayant décrit les procédures d’implantation et les caractéristiques des patients ayant bénéficié d’un pacemaker (PM) ou Défibrillateur automatique implantable (DAI) en RDC. Résultats. Quatre-vingt-huit patients (âge moyen 69,5 ± 9,3 ans, sexe masculin 54, 5 %) ont été implantés. Les plaintes majeures comprenaient la dyspnée (47 %) et la syncope (28%). Le BAV3 (68,3 %) a constitué le motif principal d’implantation. La voie d’abord céphalique était la plus utilisée (56,8 %) et 74 % des PM étaient double chambre. Les complications aiguës (19,3 % des cas) englobaient le saignement (6 %), les convulsions (5 %) et le repositionnement de sonde (3 %), tandis qu’en post opératoire (8 %), le syndrome du pacemaker (2 %), le déplacement de sonde (1 %) et l’infection ayant nécessité l’extraction complète du matériel (1 %). Les facteurs associés aux complications aiguës étaient l’hypertension artérielle (OR 2,45 [1,13-8,9];p=0,01) et une FEVG ≤ 35 % (3,08 [1,10-36,03];p=0,024) tandis que l’âge ≥ 65 ans (1,78 [1,11-16,2];p=0,02), le sexe masculin (2,49[1,74-46,1];p=0,001), l’usage d’anticoagulants/antiagrégants (1,66[1,16-18,6];p=0,028) et une FEVG ≤ 35 % (3,08 [1,10-36,03];p=0,024) ceux des complications subaiguës. Conclusion. La pratique de la stimulation cardiaque en RDC est effective sans complications majeures. La voie d’abord céphalique est la plus pratiquée avec l’utilisation plus fréquente des PM double chambre.
Mots-clés : défibrillateurs cardiaques, RD Congo, stimulateurs cardiaques
Reçu le 8 juillet 2024
Accepté le 16 octobre 2024
https://dx.doi.org/10.4314/aamed.v18i1.4